De l’importance de l’information 2 – Où en est le syndicalisme collégial?

Ann Comtois
Département de psychologie
Vice-présidente à l’information – SPPCM
Responsable du comité de rédaction du Blogue La Réplique

Cinquante ans de collèges.  Cinquante ans de syndicalisme collégial également.  Cinquante ans d’enseignement, de luttes, de revendications.

En 2008, pour les 40 ans du réseau collégial, l’exécutif du SPPCM avait publié une édition spéciale de l’Espécéaime, journal syndical de l’époque.  On y décrivait de manière détaillée la création du réseau collégial et les tumultes vécus à ses débuts. Manifestations, pétitions, débrayages étudiants, grèves en cascade et même sentences carcérales… Que de passion, d’ardeur et d’intensité pour défendre ses principes!

Cinquante ans après la mise en place des cégeps, nous vous invitons à poursuivre cette analyse du temps passé. Où en sommes-nous? Où voulons-nous aller ensemble, dans ce Collège en reconstruction, et dans une plus large mesure, dans ce réseau en déconstruction?

Les États généraux de l’enseignement supérieur (ÉGES), tenus en mai dernier, ont proposé de répondre à ces questions pour l’ensemble du réseau post-secondaire. On y a dégagé plusieurs constats, parfois accablants, mais aussi une volonté d’action porteuse d’espoir.  Nous reviendrons assurément sur ce grand événement, et sur les réflexions qui en découlent, dans La Réplique tout au long de l’année.

Qu’en est-il du syndicalisme?  On parle dans le réseau d’une « clientélisation » du syndicalisme, qui nous le fait percevoir davantage comme une offre de services qu’un organisme dans lequel on doit s’investir, pour son bien et le bien de tous.  Dans le tourbillon de la vie professionnelle et personnelle, le collectif en prend parfois pour son rhume.

Lors d’un panel sur la démocratie syndicale, tenu lors du 65e congrès de la CSN, Christian Nadeau, auteur de l’essai “Agir ensemble: penser la démocratie syndicale”, a soutenu qu’une des causes de cet état des lieux -et une partie de la solution- réside dans la structure syndicale même.  Pour ce professeur titulaire au Département de philosophie à l’Université de Montréal, le syndicalisme demeure un combat politique pour la justice sociale: il ne doit pas se replier sur lui-même.  Selon lui, on ne pourra pas attirer et mobiliser les membres par la défense d’intérêts corporatistes: il faut laisser plus de place à la réflexion. Ceci passe inévitablement par les structures formelles telles les assemblées générales, mais aussi par des occasions informelles de rencontres et d’échanges. La disponibilité du local syndical, les 5 à 7 syndicaux, les permanences de l’exécutif au pavillon 6220 ou 2030, les journées annuelles d’accueil et les partys de fin d’année en sont des exemples.

Ce “dialogue constant entre les instances formelles et informelles” permet aux membres d’avoir accès à l’exécutif, stimule l’empowerment des membres et développe leur sentiment d’appartenance à leur instance syndicale, qui devient “mon syndicat” et non pas “le syndicat”. Pour M. Nadeau, il faut s’organiser pour que les membres ne soient pas que des spectateurs. Il ne faut pas seulement parler aux membres, on doit les entendre, afin de s’assurer que ce soit leur message que l’on porte et non le nôtre que l’on fait répéter.

En cette 50e année des collèges, mais aussi du syndicalisme collégial, l’exécutif du SPPCM vous convie à une grande réflexion.  Où en est le syndicalisme à Maisonneuve? Nous souhaitons prendre le temps de nous parler, pour mieux entendre, et bien nous comprendre. Afin de protéger, défendre efficacement, mais surtout (re)mettre en valeur cette belle profession qu’est l’enseignement, collégial ou autre. Avec une voix plurielle et diverse, mais commune aussi, nous l’espérons.

Au plaisir de partager avec vous via ce blogue et par Facebook, mais aussi aux assemblées générales, dans vos départements, au local syndical autour d’un café, ou dans un 5 à 7 impromptu, pourquoi pas!

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